Tuesday, November 28, 2006

Secteur public

L’annonce par le groupe Sonelgaz de sa décision de recruter 10 000 agents, entre 2006 et 2009, apporte beaucoup de baume au cœur. Le fait que des entreprises commencent à recruter à coups de milliers de personnes peut vouloir dire que le pays est effectivement sur la voie de la croissance. En dévoilant ses ambitions, Sonelgaz prouve, a posteriori, que cela aurait été une erreur monumentale de se débarrasser, pour un simple effet de mode ou pour une question d’orthodoxie économique, de toutes les entreprises publiques. Sonelgaz, Sonatrach et de nombreuses autres entreprises publiques démontrent de fort belle manière que le sauvetage de l’économie nationale ne réside pas obligatoirement dans la privatisation. Le succès que connaît actuellement le groupe Sonelgaz — qui devrait employer près de 60 000 agents à l’horizon 2009 — conforte l’idée, à ce propos, que la réussite d’une entreprise ne dépend pas du fait qu’elle soit privée ou publique. La différence, faut-il le rappeler, réside beaucoup plus dans la pertinence des modes de gestion suivis. L’incroyable saga de Sonatrach — le groupe qui pèse le plus lourd en Afrique en termes de chiffre d’affaires depuis des années — est en ce sens un véritable hymne à la bonne gestion. Ce groupe montre, en effet, que lorsque l’on gère selon les standards internationaux, les bonnes performances finissent toujours par suivre. Le retour au premier plan de Sonelgaz doit ainsi faire prendre davantage conscience aux décideurs politiques et économiques que la menace pour l’économie algérienne reste surtout le régionalisme, le clientélisme, le favoritisme, la corruption et la bureaucratie. Et donc à charge, pour eux, de veiller à favoriser les compétences et écarter les bras cassés et les imposteurs. Car, pour ceux qui auraient déjà oublié, le pays a eu à payer lourdement le prix du renversement de l’échelle des valeurs.
Zine Cherfaoui - El Watan 28 novembre 2006

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